Chroniques d’un pasteur en temps de pandémie

 Dans Christ Seul

Voilà plus de trois ans déjà que l’onde de choc provoquée par l’irruption du Covid-19 a frappé la planète. Nous avons cependant encore en mémoire l’état général de sidération, d’angoisse et d’ébranlement des certitudes dans lequel le monde a été plongé. Sans compter les questions suscitées par les restrictions diverses aux libertés qui ont été imposées.

DES QUESTIONS ANGOISSANTES

C’est dans ce contexte que, de mars à mai 2020, Stéphane Rhéaume, pasteur d’une Église¹ au Québec, a écrit aux membres de son Église, au fil de l’actualité, une série de chroniques abordant de front les interrogations particulières que la pandémie a fait naître chez les chrétiens : Prier ou chercher un vaccin ? La pandémie signale-t-elle le début de la fin du monde ? Est-ce un jugement de Dieu ? Les restrictions portent-elles atteinte à la liberté religieuse ? Etc.

UNE LAMPE DANS LA NUIT

En cheminant à travers la Bible avec rigueur et humilité, de façon à apporter une vision juste du message biblique, ces chroniques, comme une lampe dans la nuit, permettent de ne pas se laisser engloutir par les événements et commentaires anxiogènes ni happer par des interprétations hâtives. Elles invitent à repenser sa vie de foi individuelle et communautaire, et puisent dans le message biblique des raisons fondées de garder confiance et espérance.

UN MESSAGE SOURCE DE PAIX

Ces pages, écrites pendant le premier confinement, frappent par leur clairvoyance, alors que personne n’avait le recul ni les informations que nous avons maintenant. Et elles n’ont rien perdu de leur actualité. En réalité, la pandémie n’a donné que plus d’acuité aux questions que tout chrétien se pose à un moment ou à un autre. Ces chroniques sont une illustration magistrale de la manière dont on peut lire la Bible, sans prétendre tout expliquer, sans œillères non plus, et y trouver des pistes pour affronter les crises sainement et sereinement.

Pour les besoins du format du Dossier, Stéphane Rhéaume a réduit sensiblement le développement originel de ses chroniques, sans que cela ne leur enlève leur force et leur profondeur, à la fois théologiques et pastorales. L’accompagnement spirituel, nourri par une interprétation fine de la Bible, est vecteur de paix.

 

¹Église chrétienne évangélique de Saint-Eustache, Québec

 

 

Extrait
« Lundi 23 mars 2020

Nous suivons tous de très près la situation actuelle entourant l’apparition et la propagation de la Covid-19. La situation est préoccupante partout sur la planète et des mesures exceptionnelles sont prises par les divers gouvernements pour tenter de ralentir la prolifération de ce virus. Tout cela engendre de l’inquiétude, même de la panique. On ne voyage plus, on revient au pays, on fait de grandes réserves de nourriture, on ferme nos frontières, les enfants ne vont plus à l’école, la bourse chute, des gens perdent leur emploi, certains profitent de la situation pour s’enrichir, d’autres prévoient un ordre social inopérant. On se questionne sur l’avenir du monde, sur le futur de l’être humain, sur le sort de la planète…

Comment interpréter ce qui se passe à la lumière de la Bible ? Comment réagir en tant que chrétiens ? Dans les jours qui suivent, je me propose de répondre à quelques-unes des questions que peut soulever cette pandémie, afin de nous aider à éviter des dérapages. Certains discours, en effet, me semblent néfastes à une vie chrétienne saine et équilibrée, à la réputation des chrétiens dans le monde.

Les avis divergent sur plusieurs des questions abordées. De toute manière, personne n’a de certitudes ou de réponses claires sur ce qui se passe. Tout ce qu’on peut offrir, ce sont des éclairages, des perspectives, des clés de lecture. Un peu d’humilité dans ce domaine ne fera de tort à personne. Même si je suis pasteur, je ne suis pas dans « le secret des dieux ». D’ailleurs, personne ne l’est (attention à ceux qui disent le contraire) ! Qui peut prétendre connaître les pensées de Dieu ? Nous avons avec nous les Écritures, mais il existe une distinction entre ce qu’elles disent et notre compréhension de ce qu’elles disent. Certaines choses sont claires, d’autres moins. Sachons reconnaître que nous ne connaissons qu’en partie, d’où la nécessité de rester ouverts à de nouvelles lumières et de nous montrer respectueux des opinions d’autrui. Le but ici n’est pas de tout expliquer, mais d’apprendre à naviguer avec prudence et discernement au sein des circonstances présentes. (…) »

1 Église chrétienne évangélique de Saint-Eustache, Québec

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