En tension
La législation française et les techniques médicales offrent désormais aux individus des « libertés » qui, jusqu’à une époque récente, paraissaient impensables : changer de sexe, épouser une personne de même sexe, concevoir un enfant sans père, et bientôt probablement, recevoir une « aide » pour mourir.
On peut bien sûr regretter cette fuite en avant. Considérer que ces réformes n’étaient pas la bonne manière de répondre au mal-être exprimé et de favoriser l’égalité de tous les citoyens. Et se désoler des effets délétères pour les familles, la jeunesse, la cohésion sociale.
La réalité est là : la société française change à grande vitesse, il n’est plus possible de l’ignorer. Les membres des Églises, particulièrement les jeunes, évoluent déjà au quotidien dans un environnement imprégné des « valeurs » qui ont conduit à autoriser et, peu à peu, à banaliser ces pratiques. Certains d’entre eux sont directement concernés par l’une ou l’autre problématique. Et les responsables d’Églises se retrouvent confrontés à des situations, des attentes, des comportements… d’un tout nouveau genre.
Les défis posés par les profondes mutations sociétales en cours sont immenses. Et puisque la vocation de l’Église n’est ni de se replier sur elle-même, ni de faire siennes les valeurs du monde, il s’agit de discerner la voie à emprunter pour rejoindre nos contemporains, accueillir leurs préoccupations, sans brader les enseignements bibliques. Inévitablement, une forme de tension avec la société est à assumer.
C’est cette délicate question des relations entre l’Église et la société environnante que les articles composant le « grand angle » de ce numéro (p. 8 et suivantes) s’attachent à mettre en perspective. Le nouveau Dossier de Christ Seul (p. 12), écrit par Marie-Noëlle Yoder, permettra quant à lui d’explorer plus particulièrement les questions soulevées par le genre et l’orientation sexuelle.
Assurément, la voie à emprunter s’apparente à une ligne de crête nécessitant de solides appuis. Ils se nomment : l’ancrage dans la Parole de Dieu, une véritable attention aux personnes, souvent en souffrance, qui portent ces problématiques, enfin, le témoignage, individuel et communautaire, qu’une autre manière d’envisager la vie, inspirée de l’Évangile, est possible et bénéfique.
