‘Mon Dieu, mon Dieu’ : prier face au silence de Dieu

 Dans Christ Seul, Stimuler

Les silences du vrai Dieu face à nos prières ne s’expliquent pas toujours par un problème de notre part. Ces silences restent souvent un mystère, difficile à comprendre. Dans ce cas, il vaut peut-être mieux réfléchir sur nos attitudes face aux silences de Dieu. Comment réagissons-nous ? Par la passivité ? Un sentiment d’abandon ? L’agressivité ? Le mutisme à notre tour ?

Si le silence de Dieu n’est pas absence, il convient de considérer celui-ci comme un chemin possible et non pas comme une impasse… un cheminement qui nous invite à continuer à parler.

CONTINUER À PARLER À DIEU…

Dans les psaumes dits de complainte et de protestation, il est manifeste que le psalmiste qui a dû faire face au silence de Dieu n’est pas resté silencieux lui1. Il n’interprète pas le silence de Dieu comme un signe d’absence. Il confronte Dieu à l’aide de sa parole, sans retenue. Il crie ses questions et son désarroi. Sans crainte, il interpelle Dieu à partir de sa situation douloureuse.
Contrairement aux apparences, cette forme de prière sans gêne n’est pas un manque de respect envers Dieu. Ces prières sont des expressions de confiance. Le psalmiste s’exprime, parce qu’il a foi en Dieu. Il fait partie du peuple de Dieu. Dieu est son Dieu. Alors sa douleur Le concerne.

CHEMINEMENT

Ces psaumes présentent un cheminement. La complainte n’est ni une fin en soi, ni un apitoiement sur soi. Au contraire, elle aboutit à une demande d’intervention. Et à son tour, la demande mène à une confession de confiance. Ainsi sont juxtaposées l’expression de la douleur et l’expression de la confiance. Ces paroles inspirées peuvent donc nous servir de guide dans notre attitude face au silence de Dieu, dans la formulation de nos douleurs et de nos incompréhensions.

TÉNACITÉ

Un autre exemple de parole face au silence incompréhensible du Dieu fait chair se trouve dans l’histoire de la femme cananéenne (Mt 15,21-28 ; Mc 7,24-30). Elle n’interprète pas le silence de Jésus comme un refus, un rejet. Au contraire, elle continue à demander avec une ténacité et une humilité étonnantes. Pour Matthieu, cette femme païenne est un modèle de « grande foi » qui est mise en contraste avec le « peu de foi » des disciples de Jésus (Mt 14,31 et 16,8).
Si les silences de Dieu peuvent nous pousser dans nos ultimes retranchements, il reste qu’ils nous parlent dans un langage qui ne nous exile pas loin de sa présence, mais ils nous invitent à persévérer sur le chemin de l’interpellation humble et tenace.

NOTE
1. Il existe une cinquantaine de ces psaumes, par exemple le 3, 5, 13, 22 (repris par Jésus), 70, 77, 86.

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