L’amour

Le fruit aux neuf goûts : après l’introduction au fruit de l’Esprit, voici le goût dominant, l’amour. Un amour invité à s’incarner concrètement…

La première conséquence objective et visible du baptême du Saint-Esprit sur un être humain est de le rendre participant d’un seul corps : l’Église. Le goût dominant du fruit de ce même Esprit est bien l’Amour ou la Charité.
Lorsque Jésus dit : « A ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn 13,35), il s’adresse d’abord à ceux qui sont les membres de son corps.
L’apôtre Jean confirme la manifestation première de ce fruit dans les relations entre frères et soeurs en chair et en os, bien vivants et bien visibles, formant son Église exprimée de la meilleure façon dans l’assemblée locale.
Cet amour de Dieu (agapé) peut et doit ensuite se vérifier dans toutes les sphères de vie et de contact du disciple de Jésus-Christ. Il devrait même faire son oeuvre en direction des ennemis et des oppresseurs. (Mt 5, 44).
Si Dieu par son Esprit a d’abord en vue l’église locale pour la maturation du fruit qui est la marque de sa personne, c’est qu’il y voit le terrain idéal de son expression.

L’ÉGLISE LOCALE, LIEU DE VÉRIFICATION DE L’AMOUR

Nous savons tous en effet qu’il est plus facile d’aimer celui ou celle qui est à l’autre bout du monde et que nous connaissons à peine.
C’est une autre chose que d’aimer celui ou celle que nous connaissons bien, voire même trop bien, avec ses traits de caractère pénibles et récurrents…
Nous savons tous aussi que nos églises sont loin d’être des modèles en matière de mise en pratique de la charité.
Paul entrevoit ce travers dans les jeunes églises de la Galatie lorsqu’il dit quelques versets plus haut (5,15) : « Si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde de ne pas être détruits les uns par les autres. »
L’amour-agapé est bien celui que Dieu a répandu dans nos coeurs par le Saint Esprit (Rm 5,5). Il n’est pas à confondre avec le sentiment humain tant chanté et magnifié par les poètes de tous les temps. Cependant, même celui-ci peut être fécondé, enrichi et stabilisé par le véritable fruit de l’Esprit.

QUE FAIRE ?

Que faire pour produire d’une manière éclatante ce magnifique fruit, marque fondamentale du chrétien ?
En premier lieu, revenir inlassablement au fondement générateur et dispensateur de l’amour : Dieu en Jésus- Christ. « Dieu est amour » (1 Jn 4,8) ; « A ceci nous avons connu l’amour : c’est qu’il a donné sa vie pour nous » (1 Jn 3,16).
Ensuite, pratiquer la liberté chrétienne en se faisant, par amour, les serviteurs les uns des autres (Ga 5,13).
Cela signifie que le service mutuel repose sur l’amour librement consenti. En d’autres termes, l’exercice de cette vertu est le résultat d’un choix volontaire et responsable qui est tout le contraire d’un asservissement avilissant. Je ne peux pas exiger de mon frère ou de ma soeur qu’il ou elle soit mon « esclave », et réciproquement ; au contraire, je me « donne » joyeusement et librement à mon prochain.
Mon prochain, c’est d’abord le membre de ma propre famille, mon père, ma mère, mon frère, ma soeur ; puis le membre de ma propre assemblée, et enfin celui que je rencontre tout au long de ma vie professionnelle et sociale.

MATURATION…

Pour finir, l’image du fruit doit nous encourager sur ce chemin exaltant et difficile à la fois. Un fruit ne mûrit pas instantanément, il lui faut du temps et des conditions climatiques adéquates.
C’est un chemin exaltant parce que là où l’amour et la charité triomphent, c’est la satisfaction et le bonheur. Des sentiments qu’il ne faut pas omettre de découvrir dans les petites choses de la vie, comme bien sûr dans les grandes.
Difficile, car nous constatons régulièrement des échecs dans nos relations. Nous nous rendons compte que nous sommes loin du but fixé par Jésus : aimer même nos ennemis.
Laissons du temps à la lente maturation du fruit qui aura besoin de toute la durée de notre vie. N’oublions pas le pardon à offrir et à recevoir et qui accomplit des miracles.

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LE FRUIT DE L’ESPRIT
Quant au fruit de l’Esprit, c’est : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi.
GALATES 5,22

BAPTÊME ET CORPS DU CHRIST
Car c’est dans un seul Esprit que nous tous – soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres – nous avons reçu le baptême pour appartenir à un seul corps ; et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit.
1 CORINTHIENS 12,13

IMPOSSIBLE D’AIMER DIEU SANS AIMER LE FRÈRE
Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », et qu’il déteste son frère, c’est un menteur, car celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne peut aimer Dieu, qu’il ne voit pas.
1 JEAN 4,20